Depuis 2020, le nombre d’entreprises réalisant leur premier bilan carbone est en constante augmentation. 2020 a été l’année de mise sur le marché d’un grand nombre de plateformes en ligne (Greenly, Carbo, Sami, Aktio, Traace, Sweep, etc.) qui ont largement participé à la démocratisation de l’exercice.
Après avoir réalisé un premier bilan carbone, trois options sont possibles : s’arrêter là, continuer avec le prestataire ou en changer, refaire le calcul soi-même. Cette dernière est une direction de plus en plus plébiscitée car elle suscite une meilleure appropriation par les équipes. De plus, certaines équipes se sont rendu compte qu’elles pouvaient directement intégrer les équivalents-CO2 à leurs outils existants (ex : outils de gestion, plateformes d’achats, etc.) plutôt que passer par un nouvel outil. La raison économique n’est quant à elle pas forcément valable car le temps consommé en interne est parfois supérieur au prix d’une prestation externe.
C’est notamment ce qu’on fait des entreprises qui nous semblent être les plus avancées. Ynsect a ainsi recruté les consultants externes qui réalisaient son empreinte carbone annuelle et ses Analyses de Cycle de Vie (ACV), ce qui lui permet désormais d’utiliser les données environnementales dans ses prises de décision (localisation de l’usine future, dimensionnement, etc.). De même, une majorité de nos clients (Memo Bank, Haigo, Ponthier, etc.) parviennent à mettre à jour l’empreinte carbone de leur entreprise par eux-mêmes.
Le second enjeu sera la concrétisation de changements. Si la réalisation d’un bilan carbone est relativement simple, la mise en place des changements identifiés dans le plan d’actions est plus complexe. Sans avoir de chiffres précis à avancer, nous sommes prêts à parier que plus de la moitié des entreprises qui réalisent leur premier bilan carbone ne mettent aucun changement significatif en place. Les causes sont nombreuses : raisons d’agir mal identifiées, engagement trop faible de la direction et des équipes, difficulté à mesurer l’impact des actions, etc. Néanmoins, l’importance de savoir communiquer rigoureusement sur la concrétisation de son plan d’actions et l’évolution de ses indicateurs d’impact va progressivement se renforcer. La mise en application de la directive CSRD, qui entrera en vigueur en 2024 et obligera les entreprises concernées à la publication de leurs données extra-financières, va dans ce sens.
Bref - il est grand temps d'accélérer la montée en compétences opérationnelles des équipes sur les enjeux liés à la crise climatique.
C'est la raison pour laquelle nous avons créé la Roadmap du Climat, la formation pour contribuer à la transition bas carbone de son entreprise.
Nous avons interrogé des dirigeants et des responsables de PME-ETI ayant réussi à mener des initiatives pour décarboner leurs chaînes de valeur.
Les initiatives sont regroupées sous la forme de trois grandes tactiques :
1. Agir sur la performance carbone de son fournisseur (ex : partager son fichier de calcul carbone à son fournisseur pour l’aider à progresser)
2. Collaborer avec d’autres pour amplifier son action (ex : s’associer avec les autres clients de son fournisseur pour créer un effet de levier)
3. Repenser son activité plus en profondeur (ex : renforcer la dimension servicielle - et donc non matérielle - de son offre).
L’étude complète est à retrouver ici.
Ah, la base carbone de l’ADEME. Chaque consultant climat noue une relation versatile avec. Pour rappel :
La Base Carbone® est une base de données publique de facteurs d'émissions, nécessaires à la réalisation d’un bilan d’émissions de gaz à effet de serre (GES) et plus généralement tout exercice de comptabilité carbone.
C’est donc le principal outil utilisé pour les calculs carbone. Et bien, cet outil va évoluer et changer de nom.
Il va fusionner avec une autre base de données (la base Impact) et s’appeler “Base Empreinte”. L’idée est de rendre les données plus consistances, d’apporter de la transparence et de faciliter l’apport de données externes qualifiées.La mise en ligne est prévue pour février 2023. Voici un webinar pour retrouver tous les détails.En attendant, d’autres bases sont disponibles, notamment pour ceux qui cherchent une dimension internationale à leurs données.
C’est le cas de l’excellente base Exiobase, qui propose des données récentes (2017-2019) et avec une forte couverture géographique. La plateforme Climatiq, quant à elle, facilite l’intégration de ces jeux de données (et bien d’autres) dans les outils via API.
Pour les acteurs de l’agroalimentaire, l’indice de régénération (simulateur gratuit) est un outil formidable de pilotage de la transition agroécologique.
Exhaustif et basé sur une évaluation de résultats, il a l’avantage de s’adapter à toutes les pratiques agricoles et de s’affranchir des logiques normatives de labels.
Aujourd’hui, l’association expérimente d’ailleurs son utilisation comme boussole pour d’autres services écosystémiques comme la séquestration carbone (crédits carbone) ou la gestion hydrique du sol.
Pour en savoir plus (méthodologie, formations, retours d’expérience), c’est par ici.
En ce début d’année, l’Institut de l'économie pour le climat (I4CE) propose un résumé des chiffres-clés du climat à avoir en tête. En voici deux :
Les émissions mondiales de gaz à effet de serre ont augmenté de + 51 % entre 1990 et 2020
Et aucune baisse n’est à signaler en 2022 selon Copernicus…
En 2021, les émissions moyennes par habitant s’élevaient à 17,2 t CO²eq en Amérique du Nord, à 7,9 tCO²eq au sein de l’Union et à 2,3 tCO²eq en Afrique.
Ainsi, pour des niveaux de vie relativement semblables (entre Amérique du Nord et UE), l’empreinte par personne peut facilement passer du simple au double.
Pour sélectionner ses fournisseurs, la SNCF intègre désormais une valeur monétaire (100 €/tCO2e) aux services proposés.
En effet, elle exige de ses fournisseurs des données carbones des explications sur la trajectoire d’émissions afin de privilégier les fournisseurs les plus exemplaires sur le sujet.Ce prix du carbone est ensuite pris en considération dans les notes d’évaluation des fournisseurs, qui conditionnent leur présence dans le processus d’achat de la SNCF.
La suite ici.
Benjamin Tincq, le fondateur du startup studio spécialisé sur le climat Marble, lance sa newsletter sur la ClimateTech et d’autres enjeux liée à la crise climatique.
Au menu du premier numéro : l’importance sous-estimée des sources d’émissions de court terme (Near-term warming), les solutions de géo-ingénierie solaire ou encore les raisons qui font que 2023 devraient être une nouvelle année record en matière de financement de projets ClimateTech.
A retrouver ici.
L’ADEME cherche à expérimenter une nouvelle méthodologie de stratégie climat ("ACT") auprès des acteurs du tourisme. La méthode sert notamment à construire et évaluer un plan d'actions crédible pour des PME/ETI ayant déjà réalisé un premier bilan carbone.
Pour cela, l’accompagnement proposé (généralement facturé autour de 30 K€) sera pris en charge à 100% par l’ADEME.
Alors si vous connaissez une entreprise dans cette industrie, les informations à lui faire suivre sont ici.
Les plus chanceux/chanceuses d’entre vous ont peut-être prévu d’aller skier cet hiver. Le média vert nous livre une lecture intéressante de la pratique du ski, originellement écologique mais loin de l’être désormais.
Selon l’ADEME, une journée de ski alpin induit en moyenne ~50 kgCO2e, dont plus de la moitié pour le transport et 16% sur les équipements.
Les leviers d’amélioration, même à l’échelle individuelle, sont nombreux.